Chère Belinda,

Non, cette fois-ci, je ne te dirais pas que cela faisait longtemps que je ne t'avais pas écrit, tu avais l'air assez hilare d'avoir lu cela... Certes, un jour n'est pas si long que cela, ce n'est que 24 petites heures... Mais pour moi, c'est tout de même très long, trop long. J'ai du mal à rester dans mon appartement maintenant, à y entrer aussitôt mon travail terminé, pour voir que seul Diablotin et parfois Altaïr m'y attendaient. Oui, ces vacances de Noël tous les deux me manquent, et j'ai véritablement hâte de recommencer l'expérience. Pour tes prochaines vacances peut-être ?

Oui, d'habitude, je ne démarre pas sur une note aussi suppliante et niaise, je m'en excuse d'ailleurs. Mais, aujourd'hui, j'ai juste envie de te le dire, au lieu d'écrire ces trois petits mots qui tu entends si peu de ma bouche, ou sur mes lettres. Te manquent-ils d'ailleurs ? Si tu le souhaites, je peux bien sûr faire un effort, il n'y aura pas de réel souci vu que je le pense vraiment... J'ai juste peur que cela ne te rebute réellement, que l'on finisse par être un de ces couples à l'eau de rose qui se disent plein de petits mots doux en confidence. Ai-je l'air d'un rustre en disant cela ? Peut-être oui. Tant d'interrogations me passent dans la tête en ce moment, je me demande parfois même si je te mérite véritablement. Oh, je connais déjà ta réponse à cette question, que tu penseras d'un air énervé : "Mais bien sûr qu'il me mérite, c'est moi qui ne le mérite pas !". Pourtant, moi, je ne peux guère faire grand chose en ce moment, Jarod a encore refusé que je parte en mission et moi, en attendant... Je ronge mes nerfs, en espérant qu'il finisse par comprendre mes attentes.

Tiens, d'ailleurs, en parlant de Jarod... Avais-je dit que lui et ma mère étaient considérés de manière officielle comme amants ? J'ignore réellement comment le prendre... C'est quelqu'un de bien, véritablement, qui saura prendre soin d'elle, cela est sûr. Mais aussi égoïste que cela puisse paraître, j'aurais aimé qu'elle m'en parle avant, même si nous sommes en froid : c'est bête hein ? As-tu un avis sur la question toi ? Une opinion objective pourrait bien m'aider à faire le tri.

Et toi, sinon, hormis tout cela... Comment te portes-tu ? Prends-tu tout de même le temps de te reposer un peu, malgré les ASPICS ? Je sais que ce n'est pas évident, j'en ai fait l'amère expérience... Du moment que tu ne prends pas ces soi-disant médicaments stimulant la mémoire, ce n'est pas trop gênant tu me diras.

Quand sera ta prochaine sortie à Pré-au-Lard ? Je regrette véritablement de ne pas avoir pu venir ce week-end, vraiment : heureusement, la réunion a été bénéfique pour tout le monde, et tout s'est conclu de manière excellente. Si ce n'avait pas été le cas, je leur aurais certainement dit d'aller voir en Pennsylvanie si j'y étais la prochaine fois !

Je te fais un immense câlin ma Bel', et plein de baisers sur tes si belles lèvres.

Bonjour Belinda,

Je t'écris une petite lettre puisque je m'ennuie. Enfin, c'est la maitresse qui a dit qu'il fallait écrire une lettre lorsqu'on s'ennuyait. Et je voulais écrire à toi ! Comment vas tu en cette semaine de février ? Tu vas bien, j'espère ?
Des gens disent qu'il y a plein de méchants dehors et mon père est toujours à l'hôpital à cause de l'attaque d'un vampire. J'ai peur, je ne veux pas qu'il meure.
Maman m'a dit que toi et Antoine, vous passiez des examens très très importants pour la suite de vos études. D'ailleurs, tu voudrais faire quoi plus tard ? Car ma maman est infirmière à l'hôpital et mon papa, c'est un grand Auror.
J'ai beaucoup de devoirs en ce moment, des très difficiles. On m'a dit que c'est parce que je devenais grand comme vous.
J'ai vraiment hâte de te voir la prochaine fois. Et j'espère que tu apportera la boite de Schokobons ?
Et Aidan, il est gentil avec toi, j'espère ? Sinon, je le tape, tu peux tout me dire !
J'ai beau avoir six ans, je suis un grand ! Et plus tard, je serai très grand !

Je trouve que c'est long d'écrire une lettre, mais si c'est pour toi, ce n'est pas long. Bon, je me dépêche. Il y a Maman qui me dit qu'il faut que j'aille chez Mamie aujourd'hui. J'adore ses tartelettes.

Ma Bel'

Tu dois m'en vouloir de ne pas t'avoir répondu, n'est-ce pas ? 6 jours sans nouvelles, ce n'était pas dans mes habitudes, surtout que je ne t'avais pas prévenu par avance... Pour tout te dire, j'ai agi sur un coup de tête, pour une fois, moi qui suis tout de même assez réfléchi d'habitude.

J'étais assez d'accord avec l'idée d'avoir voir ma mère, de lui parler du fait qu'elle ne m'avait rien dit pour Jarod et elle. J'ai donc tâché de faire cela dès la réception de ta lettre, prenant mon peu de courage à deux mains. Pour résumer la situation, cela s'est terminé en une nouvelle dispute, avec ma mère qui disait qu'elle avait bien le droit de faire ce qu'elle souhaitait sans me rendre toujours des comptes, surtout alors que je ne lui parlai pas et que j'en avais fait de même avec toi. Je tiens d'ailleurs à préciser que certes, je n'ai pas laissé le droit à ma mère sur le fait que je sortais avec toi, mais tu ne l'as pas rencontré parce que j'avais peur qu'elle cherche à te manipuler pour savoir si tu n'es pas juste intéressée, sans aucun amour derrière tout cela. Je sais bien évidemment que ce n'est pas vrai, sois-en assuré... Juste qu'elle t'aurait certainement gêné, malmené moralement et j'avais envie que tu ailles bien.

Du coup, j'ai aussitôt décidé de changer un peu d'air pour une fois, en laissant juste un mot chez moi pour le signaler. Oui, tu me diras que j'aurais également pu t'en laisser un... mais j'avais peur que tu me répondes et ainsi de me faire repérer. Comme tu dois t'en douter, je ne suis pas parti en vacances, loin de là : je suis parti avec Altaïr assez loin, faire ce que Jarod ne veut pas me laisser effectuer à cause de mon handicap. Métamorphosé, je savais qu'il y avait très peu de risques à me faire repérer en région montagneuse, et j'ai donc effectué quelques repérages pour mes dossiers. Je t'avouerais franchement que cela n'a pas toujours été facile, mais j'ai tout de même bien réussi je pense, vu le nombre d'informations que j'ai récoltées ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de tels voyages, et cela m'a fait un bien fou malgré la fatigue.

Je suis revenu hier soir mais, pour tout te dire, je me suis directement écroulé dans mon lit pour dormir tranquillement, sans devoir me méfier de ce qui rôdait. Je voulais t'écrire dès mon réveil mais "on" m'a légèrement ordonné de passer par le QG dès mon réveil, je n'avais donc pas le choix de le faire. Je ne laisse deviner le savon que l'on m'a passé, malgré mes informations... Mais s'ils savaient à quel point je m'en fiche ! Je leur avais prouvé que je pouvais faire un autre travail que du rangement d'archives ! J'espère juste qu'ils s'en sont rendus compte...

Je suis en tout cas content que tu acceptes de venir lors de nos prochaine vacances. Je les attends avec impatience du coup, tout comme Altaïr. Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, il t'apprécie énormément, et a hâte que l'on "construise notre aire ensemble". Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que cela ne se disait pas et qu'il était assez pervers, il a pris cela comme une boutade... Mais sache que, de mon côté, je te laisserais le temps qu'il faut pour cela, je serais malhonnête sinon.

Aie confiance en moi me dis-tu ? Ce n'est pas comme si tu te faisais toi-même confiance, shadows' princess... Mais je comprends ce que tu veux dire. Dans ce cas, fais-moi une faveur : ne t'empêche pas d'écrire ce que tu penses, même si cela fait guimauve selon toi. J'ignore si c'est l'amour qui m'adoucit mais tes propos me font toujours sourire.

Je m'excuse encore pour ce retard, en espérant que tu ne m'en veuilles pas.

Ton aigle

PS : Je t'aime si fort que chaque nuit, je rêve de toi au point que mes draps s'en souviennent toujours.

Belinda,

Puis-je t'avouer qu'à la première lecture de ta lettre, je l'ai roulé en boule et envoyé balader à l'autre bout de la pièce ? Oui, j'ai été déçu, déçu de voir que toi aussi tu ne me comprenais pas à ce sujet finalement. Tu as l'air toi aussi de penser que ma canne me rend totalement impuissant et que je ne peux qu'être enfermé dans une pièce à trier des dossiers ! Sais-tu combien de temps j'ai passé à Poudlard pour pouvoir me battre dès ma sortie ? Trois ans, dont la dernière intensément avec le professeur Parrish ! Tu penses vraiment que je ne peux plus me battre à cause d'un accident ? Sais-tu que, quand tu n'es pas chez moi, je passe mon temps libre à m'entraîner, quitte à finir totalement épuisé ? Tu trouve toi aussi que Jarod a de bonnes raisons pour m'empêcher de faire des missions ? La preuve qu'elles n'étaient pas fondées, j'ai réussi avec succès celle-ci. Je suis sûr que ma mère a fait aussi pression sur lui, pour que je ne sois pas blessé. N'as-tu pas encore compris que je ferais tout pour éliminer le plus de mangemorts possibles ? Le danger est toujours présent, et j'aimerais autant me battre plutôt que de le subir sans cesse. Quand nous vivrons ensemble après Poudlard, tu comprendras peut-être mieux.

En relisant mes mots, je sais que je semblerai dur à tes yeux, mais comprends-moi : tout le monde me considère comme handicapé et pas capable de faire quoi que ce soit, et cela me fait mal. Je SUIS capable de me battre, je SUIS capable d'avoir sur place des informations, quoi que vous pensiez tous. Ton amour est la seule chose qui me motive pour ne pas tout laisser tomber, mais si tu fais comme eux alors... Je ne sais plus à quoi me retenir.

Sinon, tu n'as rien à voir dans la dispute avec ma mère, sois-en assuré. Elle doit me croire, c'est l'essentiel. Si tu veux la voir, je ne t'en empêcherai pas et essaierai d'organiser cela... J'espère juste qu'elle ne te manipulera pas, que tu resteras de marbre et que tu ne changeras pas d'avis à mon sujet, quoi qu'elle puisse te dire... Elle peut être très dangereuse quand elle le veut, ce n'est pas une ancienne mangemorte pour rien, crois-moi.

Pour construire notre "aire" comme dirait Altaïr, tu te doutes bien que je suis d'accord ! Je ne souhaitais simplement pas t'en parler directement, que tu ne te sentes pas forcée d'accepter. Vivre avec toi en permanence me ferait grand bien, je serais certainement plus détendu et moins sur les nerfs qu'actuellement. Ta présence a un effet apaisant sur moi, et je suis certain que tout le monde en sera heureux !

Ne t'inquiète pas, je prends même trop soin de moi à mes yeux. Toi aussi, prends le temps de te reposer.

Ton aigle

Ma douce,

Je suis désolé de m'être énervé lors de ma dernière lettre, je n'aurais pas dû n'est-ce pas ? Ce n'est pas comme si j'étais quelqu'un sachant prendre des gants, même face à quelqu'un que j'aime après tout... C'était certainement dû à la pression que j'avais accumulé pour ne pas m'énerver face aux autres rebelles, rester de marbre alors que je bouillais intérieurement, et cela a craqué lorsque j'ai lu ta lettre. Je n'aurais pas dû répondre aussitôt, laisser passer quelques heures pour ne pas t'en prendre à toi. Je sais que tu connais mes efforts pour me débrouiller seul comme avant... et tu sais aussi à quel point je désespère de ravoir un jour toutes mes capacités d'avant. J'ai beau faire l'orgueilleux dans ma colère... Tu sais très bien que je ne pense pas tout ce que je dis à ce sujet. Enfin, je ne m'attarderai pas là-dessus, tu sais déjà tout cela.

Serais-tu surprise que je puisse te proposer de vivre dans mon appartement ? Pensais-tu que j'allais te laisser vivre dans la rue ou toute seule après Poudlard alors que j'ai largement assez de place pour t'accueillir ? Je trouve que cela s'est plutôt bien passé pendant nos vacances de Noël, et je n'ai qu'une hâte : que cela dure pour toujours. Tu sais que tout est déjà prêt pour ta prochaine visite ? J'ai même rajouté une armoire dans l'autre chambre, si la place manquait dans la nôtre... A moins que tu ne fasses chambre à part de temps à autre ? Non, je plaisante, tu seras toujours la bienvenue dans le même lit que moi. Je ne suis pas prêt d'oublier les moments que nous y avons passé en tout cas... sans vouloir passer pour un pervers. Cela aussi me manque énormément, ce vide me ferait presque peur parfois, il s'agrandit tellement rapidement !

Je ne voulais pas t'empêcher d'exprimer tout ce que tu pensais, que cela aille de tes joies à tes peurs. Non, au contraire, n'hésite pas à me confier tes inquiétudes et tes peines à mon égard. Comment pourrais-je t'en tenir rigueur ? Si tu me disais toujours que tout allait bien, je ne te croirais pas et ce n'est guère mieux n'est-ce pas ? Non, je dois juste être moins égoïste et tout prendre pour moi, et j'ai besoin de toi pour cela, c'est tout ce qu'il me faut.

Pour ma mère... Oui, certes, mes idées doivent être obscurcies, je ne peux être que subjectif envers elle... J'ai vraiment peur pour toi si vous vous rencontrez, vu ce qu'elle m'a dit... Te traiter de profiteuse et d'intéressée n'était pas la chose à faire à mes yeux, elle a perdu une occasion de faire la paix... A toi de décider cependant.

Moi aussi, j'ai hâte de te serrer dans mes bras au plus vite, tu me manques !

Ton aigle qui t'aime

Ma princesse des ténèbres,

Non, je ne t'en veux plus pour la dernière fois... Je me suis emporté pour rien, j'en ai eu conscience qu'après. Tout était disproportionné, de mes inquiétudes à ma colère, et je n'ai guère d'excuses pour cela hormis la fatigue et la lassitude. Je sais que tu connais mon caractère bien trempé... Est-ce cependant une réelle excuse pour pouvoir me fâcher contre toi au moindre prétexte ? Non, nous le savons bien tous deux... Mais oui, tâchons d'oublier cela et passons à autre chose, c'est le mieux qu'il nous reste à faire.

Pour notre vie à deux, je trouve quand même qu'il aurait été stupide de ma part de te laisser prendre ton propre appartement alors que j'avais largement assez de place dans le mien pour t'accueillir ! Les vacances nous ont bien montré que l'on pouvait passer tout le temps possible ensemble sans que cela nous gène, nous nous sommes adaptés très rapidement alors... Pourquoi pas continuer cela encore plus longuement que deux semaines ? En plus, certes, j'aime beaucoup vivre avec la simple compagnie d'Altaïr et de Diablotin... Mais depuis que tu es venue, j'ai l'impression que tu as laissé un vide dans l'appartement, et j'ai toujours l'impression que tu vas sortir d'une pièce ou me parler, avant de me rappeler que tu es encore à Poudlard. Cela explique certainement pourquoi je travaille beaucoup en ce moment, pour passer moins de temps là-bas... Pour que tu paies la moitié des frais, tu sais très bien ma réponse, mais d'un sens, je n'ai pas l'opportunité de refuser alors c'est d'accord, même si cela ne me dérangeait pas tu sais. Sache en tout cas que j'ai hâte de découvrir toutes les merveilles que tu ne m'aies pas encore montrées... que ce soit dans notre chambre ou ailleurs bien évidemment.

En effet, je souhaite que tu te confies à moi, si tu as besoin et si tu l'acceptes bien sûr, même si tu penses que cela peut me blesser, me mettre en colère ou autre. Pour le contraire... Ne le fais-je pas déjà un peu ? Ce n'est pas une chose franchement naturelle chez moi, mais j'essaie tout de même parfois, quand cela me pèse trop.

Pour ma mère, le sujet délicat du jour... A vrai dire, je crois déjà qu'elle te considère comme intéressée, calculatrice et non amoureuse, voilà tout le problème. Comprends-tu pourquoi je ne veux pas t'exposer à elle maintenant ? Elle est réellement têtue... et puis, n'oublie pas que c'est une ancienne mangemorte. Même si je ne la blâme pas pour cela, elle a tout de même des techniques parfois brutales pour obtenir ce qu'elle désire. Sachant qu'elle désire que tu t'en ailles, je te laisse deviner mes inquiétudes. Je ne veux pas qu'elle te démolisse moralement ou qu'elle te fasse douter que rester avec moi soit une bonne idée.

Bisous ma Bel'

Ton aigle

PS : j'ai entendu dire que tu avais une sortie à Pré-au-Lard ce week-end... Mais je ne pourrais hélas pas venir. J'ai une réunion ce jour-là, qui risque apparemment de durer toute la journée... Enfin, on se rattrapera la prochaine fois, n'est-ce pas ?

Spoiler:

Belinda,

Excuse ma déprime de la dernière lettre, cela m'arrive certes parfois de broyer du noir, mais tu n'as pas à en pâtir dans mes écrits. Je ne suis absolument pas là pour que tu déprimes de mon absence, toi qui étais si indépendante avant que je sois avec toi. Je veux te voir la plus forte possible, ne pas être ta faiblesse fatale qui te fera perdre pied si on me menaçait. Je recommence à dire de mauvaises choses n'est-ce pas ? Désolé.

En tout cas, pour en revenir à cette ancienne lettre, je te conseille tout de même de bien réviser, quitte à en avoir plein la tête et l'impression que ton cerveau va imploser. Cela était particulièrement difficile, je le sais, mais tu n'en auras qu'une plus grande satisfaction plus tard, quand tu as des notes excellentes à tes ASPICS te permettant d'aller où tu le souhaites, pour continuer tes études ou travailler directement. Moi... Je ne sais guère ce que je vais faire à la rentrée prochaine : vais-je aller à l'université finalement ? Vais-je me trouver un nouvel emploi ? Je sais avoir de quoi vivre un bon moment, mais je n'aime guère me reposer pour tout dire, et je m'ennuie franchement. Mes entraînement ne me suffisent plus et, depuis mon escapade précédente, je sais que si je refais cela... Les sanctions seront peut-être plus lourdes, même si je reviens sauf avec l'information du siècle.

Bon sang, si tu savais à quel point j'aimerais retourner à Poudlard, rien que pour être à tes côtés et ne pas me ronger les sangs chaque jour en imaginant que tu puisses avoir un problème ! J'ai le pressentiment que nul endroit n'est sûr maintenant, même Poudlard vu que le fiancé de Léïlan y a été attaqué. Ai-je le droit de craindre que ce vampire sadique et psychopathe finisse son œuvre ? Je voudrais réellement tâcher de le traquer maintenant que tu es de retour à Poudlard, mais il va me falloir du temps et de la patience. Le fait qu'il soit apparemment un doppledanger le rend plus fort et l'aide à se camoufler certes... Mais je suis tenace et je l'aurai, je t'en fais la promesse. Tu voulais savoir tout de moi et de mes pensées actuelles ? Les voici, de manière la plus brute possible.

Je sais que tu es forte et résistance ma Bel', n'aies crainte là-dessus... J'ai plus peur de ce que ma mère pourrait mettre en œuvre pour te faire céder. J'ai peur qu'elle m'utilise pour te blesser, même si je sais que notre amour est sûr et sans failles. Bon sang, elle me connaît par cœur Belinda, et elle sait certainement où appuyer pour me manipuler facilement malgré toute ma volonté ! Je préfèrerais cependant que tu ne meures pas, même pour moi : qui illuminerait un tant soit peu mon existence ?

J'espère en tout cas que tes blessures se soignent bien, et n'oublie pas de me dire quand tu souhaites sortir de Poudlard, que je me libère !

Ton aigle qui t'aime

PS : ce n'est pas une chemise certes... Mais je me suis dit qu'une écharpe serait tout aussi efficace et t'évitera les questions gênantes de tes chères camarades.

Belinda,

Pour l'écharpe, tu peux la mettre tant que tu veux, rassure-toi : j'avais réussi à y apposer un sortilège pour que mon odeur reste dessus, comme j'avais compris que c'était cela que tu souhaitais. Prévoyant non ? Oui, promis, je ne me jette plus de fleurs... Mais je trouve ça mignon tout de même, que tu aies besoin de moi pour t'endormir maintenant. J'aurais bien voulu dire la même chose, mais mes potions me font dormir bien trop vite et profondément pour cela, de ce sommeil sans rêve que j'arrive à haïr parfois.

J'aimerais tant te faire comprendre que ta dépendance, la faiblesse que je représente à tes yeux m'effraie ! J'aimerais que tu puisses avancer dans la vie sans moi, que tu puisses même vivre sans moi. Si je comprends bien, tu ne l'as pas fait depuis longtemps, mais il te faut tout de même l'apprendre tu sais : la guerre est si proche Belinda, et il y aura certainement des morts. Je ne dis pas que j'en ferais partie, je n'ai pas d'élan suicidaire non plus, mais je ne peux pas m'empêcher de toujours prévoir le pire. Je ne veux pas te laisser seule et prête à donner ta vie parce que je ne suis plus. J'aimerais te le faire promettre, mais je sais très bien que tu n'accepteras pas.

Pour le travail, il ne sera pas nécessaire de faire cela, rassure-toi : fais tes études comme tu le mérites. Non, je ne me lance pas dans un discours machiste, ce n'est pas mon genre voyons ! Oserai-tu me qualifier de macho d'ailleurs ? Je pensais pourtant bien te respecter, plus qu'un macho ne le ferait... Enfin, soit, tu pourras aller à l'université l'année prochaine, parce qu'on m'a proposé un emploi pour le mois de septembre, quand mon année de repos sera terminée donc. Seras-tu étonnée si je te dis que la demande vient de Jarod ? Il m'a proposé d'être son surveillant général à l'Institut. Je ne lui ai pas encore donné ma réponse... mais je pense que je vais accepter. C'est le meilleur poste que je puisse imaginer, et je sais que je ne risque pas de passer ma vie à remplir des papiers, même si je le ferais parfois. Qu'en penses-tu de ton côté ?

Pour Léïlan, j'aurais préféré que tu lui poses directement la question, je doute qu'elle apprécie que je dévoile ses états d'âme, même à toi. Je te fais confiance, là n'est absolument pas le problème... juste qu'en temps que confident de Léïlan, je ne peux pas parler d'elle comme cela alors qu'elle s'y refuse habituellement. Pour résumer très schématiquement, elle va moyennement bien.

En ce qui concerne notre cher vampire... Dis-toi que tout ce que tu me dis est réciproque. J'ignore pourquoi il ne t'a pas achevé, mais j'ai l'impression que c'est pour jouer avec nos nerfs. J'ignore pourquoi il s'en prend à nous, hormis son sadisme, mais il a l'air assez puissant pour nous menacer n'importe où. J'ai reçu une lettre de Lucas aussi, et j'ai l'impression qu'il vient déjà le voir parfois, en se faisant passer pour Antoine. Il n'y est jamais allé encore, je lui ai conseillé de ne rien en faire, mais j'ai peur qu'il ne m'écoute pas... Bon sang, je ne veux pas qu'il soit retrouvé mort, ou transformé en vampire ! Il faut que quelqu'un le tue Belinda, pour qu'il ne refasse plus jamais de mal !

Ma mère pense que tu me manipules alors... Que je sois capable d'aller imiter Van Hellsing pour toi ne doit pas l'étonner, mais elle doit penser que, si on échangeait les rôles, tu ne le ferais pas... Si elle savait combien je préfèrerais que cela soit vrai !

Tu me vexes tout de même... Si je ne dis pas que tu es le soleil de ma vie, penses-tu que tu ne l'es pas malgré tout ? Tu sais que je ne suis pas très causant sur ce sujet, voire même taciturne, mais tout de même ! Ne me connais-tu pas assez pour ne pas t'en rendre compte ? Tu penses que je chasserais un vampire pour n'importe qui peut-être ?

Enfin... Contente que tes blessures se cicatrisent, mais n'oublie pas ton rendez-vous à Saint-Mangouste la semaine prochaine ! Tu viens toujours par poudre de cheminette chez moi pour qu'on y aille ensemble ?

Я люблю вас

Ton aigle

Belinda,

Je me sais lâche, tu le sais autant que moi... Nous en avons tous deux eu la preuve, durant cette nuit à Pré-au-Lard où j'aurais pu devenir ton petit ami au lieu d'attendre le bal, dans mes relations que je garde tendues avec Justin par méfiance, dans mon année de soi-disant repos au lieu de me battre contre la fatalité. Pourquoi, suis-je tombé si bas à tes yeux pour que tu oses penser au fait que je pourrais te quitter par une simple lettre sans te le dire en face ?

Je suis en colère, oui, c'est vrai : ne suis-je pas en permanence aux petits soins avec toi, à te considérer comme ma princesse et moi comme ton plus humble serviteur ? Ne fais-je pas tout pour te contenter, pour te faire plaisir ? Toi qui m'as demandé de te dire tout ce à quoi je pense, ne serait-ce qu'une sordide mascarade pour me piéger le jour où je m'y attendrais le moins ? Après cela, tu OSES dire que mes "je t'aime" étaient peut-être du bluff ? Franchement, je ne m'attendais pas du tout à cette réaction sinon, je n'aurais rien dit, comme d'habitude...

Enfin, juste pour te dire tout de même que mes propos ne concernaient pas une future séparation du couple que nous formons, ou du moins pas une séparation volontaire. La guerre est difficile et il y a des morts Karnelia, comme dans toute guerre ! Mes propos étaient juste à ce sujet, pas pour nous deux ! Bon sang, si j'avais su, j'aurais gardé comme d'habitude mes inquiétudes en dedans, t'aurais caché mes craintes pour ma peau lors de cette guerre et aurais continué à te flatter ! J'ai peur d'une séparation oui, mais d'une séparation forcée, due à ma mort, est-ce plus clair en le disant aussi durement et crûment ? Au moins ne pourras-tu plus m'accuser de vouloir rompre... Tu crois que je veux te détruire, mais ne penses-tu pas me faire du mal en ayant ce genre de suspicions ? Ou as-tu une raison de ton côté qui t'amènerait à une rupture ? Je doute de tout maintenant, si même toi tu doutes de l chose dont je suis le plus sûr au monde...

AS

Bel',

Je n'ai reçu ta seconde lettre qu'après avoir envoyé la mienne, j'espère donc ne pas t'avoir fait peur dans celle-ci. Je vais tâcher de rester plus calme, de me détendre pour te répondre plus sereinement, en tâchant d'oublier ce que tu m'as dit (même si, tu le sais, je ne suis pas du genre à oublier mais plus à pardonner : tu as donc mon pardon).

Pourquoi haïr ce sommeil sans rêves ? Si je ne parlais que de manière romantique, je dirais que c'est parce que je ne peux rêver de toi la nuit. Plus sérieusement, je dirais juste que je n'aime pas me retrouver ainsi démuni : tu sais aussi bien que moi que, tant que la potion a un effet, on ne peut guère me réveiller. Je ne crains pas de trahisons, les personnes n'affrontant pas le Fidelitas étant sûres (toi, Jarod et ma mère essentiellement), mais on ne sait jamais ce qui peut arriver, n'est-ce pas ? Et bien sûr que je préfère m'endormir de cette autre manière, ma chère provocatrice adorée !

Toi aussi, tu es surprise qu'on me propose un emploi avec des enfants, moi qui suis maladroit en leur présence ? Rassure-toi, tu n'es pas la seule dans ce cas. Je m'attendais à tout sauf à cela quand Jarod m'a proposé cet emploi, et il a bien dû s'amuser vu la tête que j'ai dû faire ! Pourtant, après coup, je me suis dit que cela serait un bon défi... et puis, comme cela, je serais peut-être un meilleur père, si tu veux des enfants plus tard ! Rassure-toi, rien ne presse à ce sujet, ce n'était qu'une plaisanterie, ne brûle pas trop vite la lettre !

Pour Dean, le fiancé de Léïlan, puis-je t'avouer que je n'ai guère beaucoup d'espoir ? Je ne dis rien à Léïlan pour ne pas l'effrayer, mais deux tels sortilèges à affronter, cela doit être dur, même pour un prodige comme lui. Cela fait si longtemps qu'il est dans ce coma, et j'ai peur qu'elle se berce d'illusions... Mais que puis-je lui dire, hormis qu'il se réveillera un jour alors que je n'y crois plus guère ? C'est certainement elle qui va le plus m'apprendre sur la gestion de la franchise et du tact...

Tu connais la mère de Lucas ? Mais, tu sais... Je peux m'en charger. Je ne dirais pas que je n'ai que cela à faire de mes journées, mais cela m'occupera. Toi, tu ne pourras que lui annoncer par lettre, et ce n'est pas le mieux à mon avis. Pour me supplier de ne pas agir... Il est vrai que tu n'es pas très bien placée pour cela, toi qui n'en ferais qu'à ta tête en situation inverse ! Mais rassure-toi, j'ai l'intention surtout de me renseigner le plus possible sur lui avant de le traquer réellement, tu peux dormir sans crainte pour moi.

Pour le russe, j'avoue que je m'entraîne aussi parfois : il ne faut pas non plus oublier que cela pourrait me servir, avec les partenariats étroits entre l'Angleterre et la Russie grâce à leurs écoles ! Et puis, avouons-le... Les cours de langue avec toi sont toujours passionnants ! (sans jeu de mots déplacés non plus voyons !)

Tu n'échapperas à cette visite, crois-moi ! Même si tu te sens bien, le poison de vampire a tendance à être particulièrement insidieux, c'est d'ailleurs pour ça qu'il peut être utilisé dans des poisons divers et variés. Après, rien n'empêche de passer du temps ensemble, pour le reste de la journée : la visite n'est qu'un contrôle, cela devrait aller vite, non ? A moins que tu n'aies peur bien sûr !

Ton aigle

Bel',

Calme-toi donc, je t'ai dit que je ne t'en voulais pas pour ta lettre assassine. Je ne veux pas que tu changes non plus : je t'aime comme tu es, avec tes nombreuses qualités et tes petits défauts. Je ne souhaite pas avoir une femme parfaite, cela sonnerait tellement faux ! Rassure-toi, ce que nous vivons n'est pas un rêve, je t'en fais la promesse, et je suis heureuse que tu comprennes que je t'aime réellement, sans fioritures.

Par contre, je t'interdis d'aller voir un mangemort pour me soigner, tu lis bien cela ? Il est hors de question que tu risques ta vie pour cela ! Il n'y a pas que les mangemorts qui doivent savoir, les experts en magie noire aussi. Quand nous capturerons des mangemorts expérimentés, je ferais en sorte de leur faire cracher le contre-sort, sois-en sûr. Mais je t'interdis de risquer ta vie en leur demandant.

Un enfant... tous les deux ? Il est vrai que cela serait magnifique, un véritable conte de fées, mais je suis surpris que tu sois déjà prête. Et tes études alors ? Je ne veux pas que tu aies à les interrompre pour cela. Mais plus tard, ce serait l'idéal, vraiment. Après, bien sûr, si tu me force à accepter d'en avoir un dès la fin de Poudlard... Je suppose que je n'aurais pas le choix, n'est-ce pas ? J'ai juste du mal à te voir comme une femme au foyer... Rassure-toi, je plaisante : tu cuisines déjà très bien !

Pour Léïlan... Fais tout de même attention, d'accord ? Tu sais comment elle est, quand on parle de son fiancé sans être trop proche d'elle... Et oui, je la trouve aussi extrêmement courageuse, plus que moi, cela est sûr.

Rassure-toi pour la mère de Lucas, je la connais un peu, on s'est croisé une ou deux fois pour tout te dire. Si tu veux, je peux lui dire que je viens de ta part et me présenter comme ton petit-ami, mais je pense que cela ira quand même. Pour Grayson, tu oublies une différence cruciale : il ne m'aura pas par surprise, c'est lui qui aura la surprise de mon attaque. Quelques secondes peuvent tout changer dans un duel, comme tu le sais. Mais rassure-toi, je ne pars pas de suite, loin de là, je ne suis qu'au début de mes recherches.

Моя темная принцесса, si tu savais à quel point j'ai hâte de goûter à ces cours... Le russe est une langue qui m'intrigue et, si Léilan m'en a donné quelques aperçus, je ne parle pas si bien que cela, et j'ai un accent désastreux.

Je savais que tu tomberais dans mon piège ! Je sais très bien que tu n'as peur de rien, mais je voulais juste que tu acceptes par écrit d'y aller, pour que tu ne te débines pas au dernier moment. Pour l'heure, je vais voir ce que je peux faire, histoire d'être bien à l'heure pour te recevoir chez moi : même si tu peux entrer et sortir comme tu le veux, il serait dommage que tu trouves une maison vide comme accueil, n'est-ce pas ?

Ton aigle un peu trop impulsif

Ma Bel',

Arrête, bon sang, je vais bien, je suis tout à fait normal ! Oui, je t'ai pardonné parce que cela n'était qu'un quiproquo stupide, ce qui expliquait la facilité que j'ai eu. Sinon, si vraiment tu t'étais énervé pour quelque chose de stupide, oui, j'aurais eu plus de difficultés. Tu n'as pas de remords à avoir, aucune culpabilité ni rien d'autre d'aussi négatif. Je sais ce que cela peut nous faire, et je n'ai pas envie de te rendre malheureuse en provoquant cela chez toi.

Il y a une différence qui change tout entre Grayson et la magie noire : Grayson est une unique personne, et la magie noire peut-être maîtrisée par des mangemorts et d'autres personnes. Pour éliminer la menace te touchant, il faut absolument le détruire lui, mais pour ma jambe... D'autres solutions sont envisageables. Bon sang, Belinda, crois-tu que j'aimerais être obligé de me battre contre toi pour m'occuper de lui comme il le mérite ? Je sais être plus fort que toi, physiquement du moins, et je n'aimerais pas être obligé de te blesser pour nous débarrasser de lui. Je n'ai rien contre toi Belinda... Mais il faut le détruire, tu préfères qu'il tue Lucas par exemple ? Réfléchis à cela, au fait que tu devras te regarder dans une glace s'il le tue au lieu que je m'en charge.

Pour l'enfant, tout se passera comme tu le souhaiteras, sois-en assurée ! J'aimerais autant que toi en avoir un, bien sûr... Mais ce sera toi qui le portera pendant 9 mois après tout... Sinon, je suis sûre que déjà maintenant, tu feras une excellente mère, quoi que tu en penses. Ce sont des bêtises, toutes ces histoires de stabilité... Désolé de te le dire, mais c'est juste quelque chose que tu penses être vrai, pas une réalité. Ne te fais pas paraître bête et inutile alors que ce n'est pas le cas.

Je me doute que l'appui d'une meilleure amie doit être utile pour Zoé, elle est si jeune pour endurer la pression d'un mariage, surtout en étant enceinte ! Non, cela ne me dérange pas que tu t'occupes un peu d'elle, on se rejoindra là-bas, nous aurons tout le temps de nous voir, va...

Promis, je serais là pour t'accueillir pour ton rendez-vous, j'aurais trop peur que tu te venges de mon piège pour cela ! Et puis... Je crois que j'ai besoin d'un peu de repos, je vais prendre quelques congés pour me reposer un peu. Je me sens... épuisé en ce moment, ce que tu as peut-être pu voir dans ma lettre vu mon humeur grognon. J'espère juste que tu ne m'en voudras pas, ce n'est pas de ta faute, loin de là. J'en ai juste assez de subir les disputes de ma mère, qui se refuse à accepter le fait que je l'ai laissé seule chez elle et que je lui en veux : comme si elle allait arranger les choses en te dénigrant en permanence et en me vantant les mérites de Livia ! Elle m'énerve bon sang, à ne rien comprendre et à rester dans ses préjugés de mère poule... Mais je tiendrais bon pour ne pas faire quelque chose que je regretterai plus tard.

Prends soin de toi et à bientôt (j'ai hâte !)

Ton aigle

Bel',

A vrai dire, si tu me retenais contre mon gré, ou que tu me blessais volontairement pour que je n'y aille pas, je ne sais pas quelle sera ma réaction. J'ai l'impression de... changer parfois Belinda, mais ne t'effraie pas pour autant ! Je ne suis pas devenu un monstre, même si je suis effrayé de voir mes réactions parfois. Parfois, quand des gens m'énervent réellement, j'ai envie de les frapper, de les faire taire par la violence, et cela ne me ressemble pas. Deviendrais-je comme mon père, serait-ce là l'héritage qu'il m'a cédé à ma naissance ? Je pense que cela n'est qu'une mauvaise passe cependant, cela me passera bien. Tout ça pour te dire que je ne peux pas te dire ma réaction au final, même si tu ne fais que m'attacher.

Si je te semble nonchalant dans ma manière de parler des enfants, de notre possible futur enfant, ne crois pas que cela m'est égal malgré tout. Je suis intéressé par le sujet, je me sens concerné autant que toi... C'est peut-être juste que nous n'en sommes pas là, que la réalité n'est pas à ce sujet et que cela n'est au final qu'un rêve pour le moment. Je souhaiterais réellement avoir cet enfant avec toi, mais que nous soyons tous deux d'accord sur le moment, qu'il n'arrive pas de manière imprévue.

Pour finir avec mon humeur, rassure-toi, je ne ferais rien qui te concerne, toi ou notre couple en lui-même. Non, si je devais réellement faire quelque chose, c'est au sujet de ma mère. Elle n'a pas l'air de comprendre qu'elle ruine toutes mes envies de réconciliation avec nos disputes incessantes, surtout à ton sujet, je l'avoue. Elle refuse de te juger digne d'être avec moi, elle ne voit pas que tu es une véritable reine et voit juste une possible réconciliation entre moi et Flore, tu parles ! J'ai l'impression qu'elle change elle aussi, qu'elle retourne à ses sombres penchants de mangemorte, et cela m'inquiète. Est-ce moi la cause ? Je ne le sais pas, et je doute pouvoir en savoir plus. Donc, oui, si je devais faire quelque chose, c'est couper le lien familial nous retenant l'un à l'autre même si je sais que je le regretterai.

Ton aigle qui te verra au mariage.

Bel.
J’ai cru comprendre que c’est derniers temps, t’arrêtais d’être une chieuse. Donc j’en ai déduit que t’avais un coup de fatigue morale. Je pense que tu ne voudras pas en discuter te connaissant. Mais si tu change d’avis tu sais que…t’a un enfoiré de blaireau qui est là quelque pars.

Belinda,

Bizarre de t'écrire. Peut-être parce que je ne l'ai jamais écrit avant. Mais voilà, j'espère que cette lettre t'apportera un peu de réconfort. Je sais que ça va pas fort en ce moment. Je te rappelle que je vis avec Zoé et il m'est grandement facile d'avoir des nouvelles de toi maintenant.

Je viens d'apprendre que Miss Wallas était partie. Je présume que vous étiez extrêmement proches. Même si je ne l'aimais pas trop, c'est surtout ses devoirs qui m’enrageait, je pense qu'elle ne t'a pas abandonnée. Même partie, elle doit penser à toi. Sûrement même. Mais, c'est un peu comme moi avec Shaynah. On s'est disputés un soir et le lendemain, elle a disparu. Depuis Janvier, on est en Avril et je n'ai toujours pas de nouvelles. Cela m'inquiète mais peut-être a t-elle définitivement quitté la Grande-Bretagne. Et même si on a eu cette altercation, je pense à elle, à chaque instant. Bref, loin de toi, proche de ton cœur. Retiens ça.

Et puis, tu as Aidan. Je ne le connais pas trop mais je sais une chose, c'est qu'il te rend heureux mais aussi que tu le rends heureux. Et ça, c'est quelque chose d'important. Le bonheur, la gentillesse, le fait d'accorder de l'amour aux autres et d'en avoir en retour. Ça nous remotive. Moi, je pense que Zoé est heureuse. Du moins, je l'espère et je veille à ça. Pourtant, j'ai fait une belle connerie. En autre. Je m’apprêtai à le faire. A composer le numéro d'Andrew et d’appeler. Comprends-moi, j'ai été à chaque fois trahi par une femme et ... et je sais pas si j'arriverai à le supporter. Au moins, je ne l'ai pas fait.

Mais je m'éloigne, je suis là pour te réconforter et en aucun cas te parler de mes problèmes. Tu n'as peut-être pas de famille, mais tu as des amis. Oui, les amis, c'est important. Plus qu’on ne peut le croire. Aidan en plus. Alors, vis ta vie, fais les choix que tu penses juste et surtout ne te préoccupe pas des emmerdeurs. Ces gens qui n'ont pour but que de pourrir la vie des autres. Et c'est eux les plus pathétiques. Et tout le monde t'aime Belinda. A chaque fois que je rentre chez moi pour les vacances, Lucas accoure et me demande comment tu vas et c'est parti pour trois journées de questions sur toi.

Tu peux remarquer qu'un blaireau comme moi n'est pas vraiment doué pour les lettres réconfortantes. Et je sais pas ce que je vais dire, mais je t'aime bien. On se charrie mais au fond, du moins de mon côté, je t'aime bien. Et puis, tu n'y arrivera jamais, tu sais, à m'endurcir.

Et puis, la musique adoucit les mœurs !

Ma Bel'

Si tu savais à quel point tu me manques également ! Je n'ai qu'une hâte : que tu termines ces fichus examens et que tu sortes de Poudlard, J'ai réellement envie de toi et de ta présence à mes côtés tout le temps, j'ai l'impression d'être en manque comme un drogué qui n'a pas sa dose. Souvent je te cherche aussi, quand je me réveille plus brutalement que prévu, et j'ai peur qu'il ne te soit arrivé un nouveau problème alors je panique jusqu'à ce que je me rappelle que tu es reparti à Poudlard.

Tu as l'air d'être dans un bon état d'esprit, c'est bien. Nous savons tous les deux que tu es totalement prête pour les passer et en récolter de très nombreux. Je me rappelle ne pas avoir été aussi bien que toi à l'approche des ASPICS, même si j'avais une bonne raison en ma sortie récente de l'infirmerie. Je pense aussi que tu t'en sortiras mieux que moi dans ce stress, même dans des matières comme la botanique et l'histoire de la magie. Mon aide n'a pas été si grande que cela malgré tout, disons que j'ai juste tâché de t'expliquer ce que tu avais du mal à comprendre et donné quelques conseils pour mettre toutes les chances de ton côté. Tes professeurs ont dû t'en donner des meilleurs encore, ils sont plus expérimentés que moi après tout.

De mon côté... Hormis que tu me manques, j'ai l'impression que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été si heureux. J'ai bien écrit à ma mère pour ma guérison, et elle n'a pas été dupe pour l'histoire des médicomages, je lui ai donc dit ton implication. Pour tout dire, je ne sais pas vraiment ce qu'elle en pense, vu qu'elle semblait à la fois heureuse pour moi et méfiante sur ce que tu as pu faire pour obtenir le contre-sort, surtout avec un ex mangemort. Mais moi, je n'ai rien dit, je sais la vérité et ma mère ne me fera jamais douter de toi. Sinon, j'ai réussi à reprendre vraiment le travail comme je le souhaitais, j'ai déjà été une ou deux fois pour de petites missions et je suis assez fier de les avoir mené à bien. Je ne suis pas aussi expérimenté que d'autres collègues, mais je m'en sors avec les moyens du bord. Oh, tu as les félicitations de quelques personnes aussi, même si elles ignorent ton implication (plus exactement, elles m'ont dit "faudra féliciter le médicomage qui a trouvé comment te soigner" donc...). Promis, je peux te rassurer en disant que je ne suis pas trop exposé pour le moment donc je ne risque rien.

Bon courage, je croise les doigts pour tes ASPICS et je t'embrasse où tu le souhaites.

Aidan

Bel',

Oh, je pourrais te faire croire que je ne suis pas si heureux que cela de ta venue, ou être moins expressif si cela te gène, ce ne sera pas un souci, tu me connais. Disons que j'avais juste envie de te faire partager ma bonne humeur mais ce n'est pas très grave, je m'aviserai d'être plus modéré la prochaine fois. Ma "période très sombre", comme tu dis, est effectivement derrière moi, depuis que je suis réellement libre de mes actions. Je me sens libéré de toute contrainte, et cela me fait un bien fou. Bien évidemment que tu contribues à cet état d'esprit ! Je refuse que tu en doutes, et désolé de ne pas l'avoir dit plus tôt. Ce n'est pas que je ne le pensais pas, surtout pas, juste que je pensais que cela était sous-entendu et ne nécessitait pas d'être dit. Je me suis rendu compte il y a peu qu'il fallait dire tout ce que l'on pensait quand on le pouvait, et j'ai tâché d'appliquer ce fait.

Si j'ai contribué au fait que tu sois sereine, je ne peux qu'en être ravi. Tout te semblera bien plus simple ainsi, et tu sauras ce que tu vaux, contrairement à beaucoup d'autres personnes, et ceci est un avantage non négligeable. Et sinon, qu'as-tu prévu de faire après Poudlard ? Tu m'avais parlé d'études à un moment, si je ne me trompe pas, mais nous n'en avons pas vraiment reparlé. Si tu as besoin de quelque chose, l'université n'est pas si loin de chez moi, je pourrais y faire un saut.

Ah, cette histoire fait déjà de toi une héroïne à mes yeux, quoi que j'ai pu dire sur l'instant. Je ne sais pas si j'aurais eu assez de courage pour le faire moi-même (même si je sais que tu me diras que tu n'as pas eu de courage à le faire, je connais la chanson et l'air de cette chanson). Pour ma mère, je ne t'en veux pas de parler d'elle ainsi, tu as bien le droit après tout. Tu as toujours été calme et respectueuse d'elle, et elle ne fait pas mine de changer alors... Je pense effectivement qu'elle peut s'en servir contre toi, contre nous, mais cela m'est égal : Kyllian est mort de toute façon, et n'a rien pu faire. Je lui aurais bien montré même des preuves, mais je n'ai pas fait de scalp... Je m'en souviendrai pour les prochains morts, ça peut toujours être utile et servir de décoration... Excuse mon envolée morbide.

Je ne suis pas en danger Belinda, je te le promets. Disons que Jarod doit penser la même chose que toi, en plus avec ma mère qui est avec lui de manière... intime, ça n'arrange pas les choses je dirais. Mais j'aime tout de même mieux que d'être enfermé en permanence dans une pièce, si grande soit-elle. Et même si je me trouvais en danger un jour, je te promets aussi d'être prudent, du moins, le plus que je peux me le permettre. On m'a appris à me servir plus de ma tête que de mes sentiments en action, ça aide tout de même, non ?

Je t'embrasse (I love you ?) et à bientôt (vite vite ! Il n'y a pas qu'Altaïr et Diablotin qui souhaitent ton retour !)

Aidan

PS : pour cet été, hé bien, je te suivrais partout, c'est une certitude. Si tu veux qu'on aille quelque part en vacances ou simplement en balade, nous ferons cela. Je n'ai pas d'envie particulièrement, hormis celle de ne pas te quitter d'une semelle.

Bel'

Désolé d'avoir mal compris alors. J'avoue que je n'ai pas l'habitude d'être aussi expressif, j'ai cru que tu n'appréciais pas le changement. C'est ridicule n'est-ce pas, de tout baser sur les réactions d'une autre personne ? C'est ce que j'aurai dit avant de te rencontrer. Maintenant, je veux juste être parfait, tout simplement, parfait à tes yeux et quoi que pensent les autres du changement.

Tu sais très bien que j'accepterai tout ce que tu voudras, même de travailler aussitôt... Mais j'avoue que le ministère ne me semble pas être l'endroit idéal. Il regorge de mangemorts et, sachant qu'il me connaisse et que tu porteras mon nom, tu risques d'avoir des soucis là-bas. Ou est-ce une fausse inquiétude, une paranoïa dont je n'arrive pas à me défaire ? Je sais que tu es totalement capable et que tu pourrais t'y débrouiller, mais cela n'empêche que je ne serais pas forcément rassuré. Si c'est ton choix cependant, je l'accepterai sans rien dire. Pour Jarod, je pense déjà qu'il sera d'accord, on ne manque certes pas de personnes au Ministère, mais une de plus ne ferait pas de mal je pense. Tu pourrais être d'une grande aide si je reste objectif, même si j'ai bien du mal.

Tu aurais OSE me châtier physiquement pour t'avoir qualifier d'héroïne ? Je te le répèterais souvent alors, rien que pour voir si tu oserais réellement. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre tout de même... Une héroïne qui ne se considère pas comme telle alors que sans sa présence, j'aurais déjà été en dépression et surtout qui m'a enlevé ce poids !

Laisser du temps à ma mère... Ne lui en ai-je déjà pas laissé ? Cela fait plusieurs mois que nous sommes ensemble et elle refuse de changer ne serait-ce qu'un peu ! Si même elle avait accepté d'être juste indifférente à ton égard, je l'aurais accepté et j'aurais pu comprendre, mais je ne veux pas qu'elle te soit hostile avec Livia, jamais ! Mais soit, si tu veux encore lui laisser sa chance, je l'accepte. Et je sais déjà ce que cela fait de vivre sans père mais là, je l'aurai choisi au moins.

Ne me flatte pas trop va, je n'en ai pas besoin pour me sentir fort avec toi à mes côtés. Et puis... Trop de compliments pourrait me faire me sur-estimer, et cela serait terriblement dangereux. Mais soit, c'est plutôt agréable.

Aller en Russie ? Si tu savais... Léïlan m'avait déjà donné envie de voir à quoi ce pays ressemblait à l'époque où nous étions à Poudlard alors bien sûr que j'accepte d'y aller ! Même si cela ne sera pas forcément une partie de plaisir pour toi selon ce que nous faisons, je serais là pour te soutenir, quoi que tu fasses. Et puis, malgré tout ce que l'on peut dire, je suis en partie russe moi aussi. Tu sais ce dont je me suis rendu compte finalement (mieux vaut tard que jamais mais tout de même) : si Léïlan est une Valingaï tout comme mon père, nous sommes de la même famille. Si mes calculs et recherches sont bons, nous serions cousins ! Mais nous ne sommes plus de vrais Valingaï donc peu m'importe finalement cette nouvelle... et je crois que c'est pareil pour Léïlan. Nous avons tous deux tourné la page de la famille russe, même si cela ne fut pas douloureux pour moi.

Bonne chance pour tes examens et repose-toi bien entre deux, ne finis pas surmenée !

Je t'embrasse

Aidan

Belinda,

Es-tu réellement sûre qu'un homme qui dise souvent à sa femme qu'il l'aime et que celui-ci lui fasse tout le temps des cadeaux qu'elle apprécie ne te plairait pas ? Ce n'est même pas une question de flatterie que cela juste... Parfois, je me dis qu'il faudrait que je te montre plus ce que je ressens, que tu sentes à quel point je t'aime et que je tiens à toi sans que tu aies besoin de le deviner. Parfois, je me dis aussi que tu me connais assez pour le savoir, que ces choses ne doivent pas être dites, et je suis donc perdu entre ces deux choix entre lesquels j'oscille en permanence. Mais si tu aimes que je reste silencieux là-dessus, que cela soit juste deviné, je resterais ainsi alors.

Infiltrer les mangemorts directement ? Aurais-tu perdu la raison ? Bien sûr que j'aurais été contre cette idée pardi ! Tu es douée certes... Mais tu es proche de moi, et il faut être tout de même expérimenté pour s'y risquer ! Ni toi, ni moi ne pouvons prétendre à ce genre de missions, et je ne pourrais pas supporter la peur quotidienne que j'aurais à subir. Nous séparer pour mener le tout à bien ? Non, c'est bien évidemment hors de question, nous avons déjà été séparés tellement de temps, nous n'avons même pas profité de vivre ensemble un peu. J'espère bien en tout cas que ces deux enfoirés ne t'ont rien fait... même si tu ne me le diras pas de toute façon, tu n'es pas du genre à me l'avouer n'est-ce pas ? Rappelle-toi la dernière fois, pour Kyllian... Je VEUX t'avoir à mes côtés le plus de temps possible, et ce n'est pas un caprice d'enfant gâté.

Je sais que tu n'as pas peur d'eux, je n'ai pas peur non plus, là n'est le souci... Te voir travailler au Ministère n'est pas forcément le souci non plus, mais j'ai peur qu'ils profitent de ta présence pour nous atteindre. Bien sûr qu'au Ministère même ils ne pourront rien te faire, je le sais bien ! Mais tu ne vas pas rester enfermée là-bas et ici, si ? Je parle justement de ces moments entre deux, où ils pourront faire ce qu'ils veulent. J'ai peur pour toi et ta vie, ils peuvent attaquer partout, tu l'as bien vu à Saint-Mangouste ! Mais je suppose que je devrais tout cela de côté malgré tout ce que je puisse dire, n'est-ce pas ? Hé bien, soit, fais-le alors, mais j'aurais toujours la peur au ventre quand tu partiras travailler. Tu veux aller dans quel service ?

Oh oui, cette attaque de coussins ! Et si on allait jusqu'au bout cette fois ? Non ? Dommage... J'aime beaucoup ce genre de fins, uniquement avec toi bien sûr. Ma petite héroïne, je te sais excellente à ce genre de petit jeu, même si je gagne toujours...

Amour maternel ? Ouais mais pour le moment, c'est plutôt protection maternelle totalement inutile tu vois. Elle veut me protéger de toi alors que tu es tout, elle veut m'isoler pour que j'aille avec sa Flore-Livia et je refuse cela. Combien de temps l'accepteras-tu toi-même dis-moi ?

J'ai déjà prévu Léïlan, pour notre lien, et c'est elle-même qui m'a fait comprendre que nous n'étions plus des Valingaï ni l'un ni l'autre, et que cela n'était donc pas très important finalement, notre amitié était plus important que notre lien du sang.

Je t'aime, ma chère future Stove

Aidan

Belinda,

Tu dois être surprise que je t'écrive, je pense, surtout que j'écris bien plus facilement à Aidan et que du temps est passé depuis ma dernière lettre. En fait, je suis au courant pour ce qui s'est passé le jour de son mariage, Alan m'a prévenu dès qu'il est rentré.

Pourquoi ne t'ai-je pas écrit dans ce cas ? Je ne... pouvais pas, tout simplement. Je ne suis pas du genre à être faible, ou du moins à reconnaître mes faiblesses, mais je n'en avais pas eu la force. Aidan m'avait toujours dit qu'il risquait toujours d'avoir des ennuis en étant rebelle et en tuant certains mangemorts, que je devais m'y attendre et ne pas le craindre... Je ne l'ai pourtant jamais cru alors que je l'aurais dû.

Je sais ce que tu ressens Belinda, pour l'avoir vécu. Tu dois te croire inutile en ce monde, te dire que tu aurais dû prendre sa place ou que tu sois visé, pour que tout aille mieux, n'est-ce pas ? Pourtant, je sais aussi qu'Aidan n'aurait jamais accepté que tu penses cela : je sais qu'il pense plutôt que tu dois être forte pour lui, te battre pour continuer cette lutte dans laquelle nous sommes tous trois engagés. Es-tu ainsi ? Non, à ce que j'en sais. Il paraît que tu déprimes et ne parle plus, ne bouge plus, et que tu dépéris. Je sais aussi qu'on ne se connaît finalement pas tant que cela... Mais s'il te plaît Belinda, ne te laisse pas abattre et ne disparais pas, sinon Aidan ne le supportera absolument pas... et moi en même temps. Les proches de mes amis sont également mes amis, et vu qu'Aidan représente beaucoup pour moi, je ne veux pas vous voir souffrir.

Ma lettre est peut-être égoïste, mais je sais aussi ce que pensent nos amis lorsqu'on est dans cet état, le mal qu'on leur fait lorsque tous leurs efforts échouent. Ne leur fais donc pas subir ce que j'ai fait subir à certaines personnes au moment où Dean est tombé dans le coma. Je sais qu'Aidan va se réveiller un jour, tout comme Dean, il ne faut que laisser faire le temps, même s'il nous semble passer lentement, trop pour notre souffrance.

Je t'embrasse, et j'espère que tu liras ces quelques mots tout de même.

Léïlan

Belinda,

Je me doute que tu n'as pas pensé à moi durant tout ce temps, je ne t'en veux pas pour ça. Tu devais être focalisée sur Aidan, et ce n'est absolument pas blâmable. Il s'agit de ton mari après tout, pas d'un simple ami voire une connaissance.

Je suis d'accord avec toi, je doute que quiconque puisse comprendre ce que nous traversons dans ce genre de moments. Ils peuvent avoir connu des moments difficiles, perdre leurs proches, mais même la mort d'un être aimé ne peut pas les faire comprendre ce que l'on ressent lors de ce statu-quo. On ne peut pas faire de deuil alors que la personne n'est pas morte, mais on ne peut pas être totalement optimiste comme si elle n'était que blessée. Je ne sais même pas si je mérite tes remerciements tu sais : après tout, je n'ai fait que me mettre à ta place et à te suggérer ce qu'Aidan aurait aimé que tu fasses. Je suis sûre que tes amis ont fait de même, te suggérer de te battre pour lui, mais tu ne les as pas écouté car ils ne pouvaient pas comprendre.

Il ne faut pas se leurrer : ils sont seuls à lutter, et on ne peut réellement rien faire, si ce n'est de ne pas les abandonner. Je suis persuadée qu'ils sentent notre présence, notre soutien et qu'ils nous entendent toujours malgré tout, et que cela leur montre qu'ils ne doivent pas non plus baisser les bras, que des gens tiennent à eux. Mais tu sais... Il faut aussi savoir se dégager de cette douleur pour vivre, tout simplement. Si on en reste prisonnière, on finit par dépérir et ne plus pouvoir être là pour eux, ce qui signera leur mort finale. Je sais que tu n'es pas la seule à vouloir aider Aidan, Alan m'en a parlé, et je ne pense pas que sa propre mère lui fasse du mal... même si elle en a fait à sa nièce, mais là n'est pas le sujet de notre discussion, n'est-ce pas ? Tout ça pour te dire que tu dois te reposer aussi, et au moins survivre en l'attendant.

Je suis contente que tu aies décidé de changer de mentalité grâce à ma lettre : pour une fois, j'ai l'impression de faire quelque chose de bien dans mes actes. Tu ne dois pas penser au fait qu'il ne se réveillera jamais Belinda par contre, tu entrerais dans un cercle vicieux dont tu auras bien du mal à sortir, crois-moi. Moi, cela fait déjà deux ans, et je commence à perdre espoir vois-tu. Deux ans après... Pourrait-il réellement s'en sortir ? C'est mal de penser cela, mais je n'ai jamais été d'un naturel optimiste, et j'ai peur que Dean ne le ressente lors de mes visites, ce qui m'enfonce encore plus. Oui, j'aimerais qu'on se retrouve tous les quatre un jour, mais j'ai l'impression qu'on ne sera jamais que trois.

En tout cas... Si tu as besoin de te confier par écrit ou en tête à tête, je suis là. Je suis bien meilleure oreille que conseillère certes, mais si cela peut t'aider... Je dois bien cela à Aidan. Si tu veux passer à Poudlard, je serai de toute façon toujours là pour t'accueillir, même sans Aidan, ce n'est pas comme si je pouvais être absente, n'est-ce pas ?

Léïlan